UN REPORTAGE SANS FILTRE
Il y a quelques jours, le titre de ce reportage retient mon attention. « Starbucks sans filtre » ou comment l’image de l’une de ces marques que j’ai adulées au cours de mon adolescence a été sérieusement écornée.
2009. Mon premier séjour à l’étranger. Cette fois, ça y est : je vais découvrir cette ville que j’ai tant rêvée. Celle qui grouille de monde le jour et brille toute la nuit. Celle qui ne s’arrête jamais. Londres.
Alors que je déambule dans les rues, j’aperçois un logo qui m’est alors encore inconnu… Tous ces gens qui tiennent des gobelets cartonnés blancs avec ce dessin vert. Qu’est-ce que ça représente ? D’où ça vient ?
Starbucks Coffee.
Your name, please ?
Etonnée par cette question que j’estime un peu personnelle, j’épelle « P.A.U.L.I.N.E » et récupère un gobelet avec un prénom mal orthographié. Pour cette première, je choisis le « White Chocolate Mocha ». J’apprendrai bien plus tard qu’il s’agit de la boisson la plus calorique de la marque, avec ses quelques 520 calories…
Vous souvenez-vous de l’arrivée de Starbucks dans l’hexagone ?
J’ai encore en tête les images de ces files d’attentes tôt le matin, aux quatre coins de la France, alors que l’enseigne ouvrait une nouvelle boutique ici et là.
En me baladant sur YouTube, je suis tombée sur un reportage au titre accrocheur : « Starbucks sans filtre ». Un documentaire diffusé sur ARTE en août dernier.
Je suis restée scotchée pendant l’heure et demi de ce film parfaitement réalisé. Après avoir visionné celui-ci, votre frappuccino n’aura plus jamais le même goût.
En effet, le positionnement « cool et branché » de Starbucks masque une réalité bien plus sombre. Oui, je sais, ça fait mal.

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De l’optimisation fiscale ? C’est fort de café !
Le reportage révèle un fait difficile à avaler : le géant du café ne paie pas d’impôts en France. Son siège européen a été volontairement implanté à Amsterdam dans les années 2000, de façon à bénéficier d’un régime d’imposition avantageux.
En 2012, un journaliste découvre que Starbucks Coffee ne paie pas d’impôts sur les bénéfices car officiellement, elle ne serait pas rentable. Aucun profit au cours des 15 premières années : un fait surprenant alors que l’on constate que les cafés Starbucks fleurissent à tous les coins de rues.
L’explication est la suivante : la marque a mis en place un système de royalties que la marque se reverse à elle-même. Avec son système de franchises, les branches européennes doivent payer une redevance à Starbucks EMEA, basée à Amsterdam.
Démasqué, l’entreprise a été condamnée en 2015 à payer une amende 30 millions d’euros.
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Quand un simple café devient une menace pour votre santé
Souvent, un gobelet Starbucks contient la même quantité de café que celle contenue dans une simple tasse. Comment cela est-il possible ? Le reportage met en avant les techniques des « baristas » pour minimiser la quantité de café pur (produit le plus onéreux), pour combler le reste du gobelet avec de l’eau, du sirop, de la crème fouettée… Résultat : vous obtenez un shot de café bien dilué (et bien sucré).
Oui, votre boisson favorite est aussi calorique de votre soda. Si l’addiction à cette marque peut s’expliquer par son image, peut-être faut-il réfléchir à tout ce sucre dissimilé, addictif lui aussi !
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Une marque qui se veut éthique
Vous avez probablement aperçu ces énormes sacs en toile de jute remplis de grains de café ? La chaîne met en avant son café « responsable » qu’elle vend sous un label. Label créé spécialement pour la marque elle-même.
L’un des sujets traités dans le reportage et qui risque d’en horrifier plus d’un est le suivant : les gobelets de Starbucks ne sont pas recyclables. Le célèbre gobelet au papier cartonné comprend une fine couche de plastique. Pour contrer ce méfait, l’enseigne invite ses clients à apporter leur propre contenant dans leur café favori… Malgré cet effort, chaque année, ce sont pas moins de 4 milliards de gobelets à usage unique qui sont jetés.
Si la multinationale du café a promis de modifier la composition de son gobelet afin de le rendre recyclable avant 2015, aujourd’hui aucune nouveauté n’est apparue… En mars 2018, l’entreprise s’est engagée à investir 10 millions de dollars dans la conception de nouveaux gobelets. Ils seront entièrement recyclables d’ici 2021.
Et vous, avez-vous vu ce reportage ? Qu’en avez-vous pensé ?

